Un hibou sage représente l’étape 6 : Apprentissage et échange de connaissances

Étape 6 : Apprentissage et échange de connaissances

Chaque initiative de surveillance du climat offre des possibilités d’apprentissage et de transmission : 

  • Au sein de la communauté : Il s’agit de faire participer la communauté, de renforcer ses capacités, de tirer des enseignements des données et des connaissances recueillies et de transmettre ces informations aux participants du projet, aux dirigeants de la communauté et aux autres membres de la communauté.
  • Au-delà de la communauté : Il s’agit notamment d’apprendre des personnes qui travaillent à des initiatives connexes de surveillance du climat et de l’environnement et de leur transmettre des informations. Il peut s’agir, par exemple, d’une communauté autochtone voisine qui suit des indicateurs semblables, ou même d’une communauté ou d’une organisation en dehors de votre région qui a des préoccupations et des intérêts similaires. La transmission des données et du savoir en dehors de la communauté nécessite une planification et des protocoles minutieux.

L’étape 6 examine comment déterminer les différents publics cibles et les atteindre afin que les informations puissent être utilisées efficacement dans le renforcement des capacités, la planification et la prise de décision, tout en préservant toute information de nature délicate ou sacrée.

Pourquoi est-ce important?

En créant des occasions d’apprentissage et de transmission dans le cadre de votre initiative de surveillance, vous contribuez à :

  • Veiller à ce que les informations parviennent aux principaux décideurs afin qu’elles puissent alimenter la planification de l’adaptation aux changements climatiques et la gestion environmentale, en plus de soutenir l’autodétermination.
  • Sensibiliser aux effets des changements climatiques et améliorer la résilience aux niveaux local, régional, national et mondial.
  • Éviter de « réinventer la roue » et économiser du temps et des ressources lors de la conception d’une nouvelle initiative de surveillance ou du développement d’une initiative existante.
  • Créer une uniformité entre les méthodes et améliorer la qualité des données afin que les informations puissent être comparées à une plus grande échelle.

Mettre des outils en place, comme une stratégie et un plan de communication, des protocoles de savoir communautaires et des ententes d’échange de données, permettront à votre communauté d’être mieux outillée pour déterminer si les informations seront communiquées, avec qui, quand et comment elles le seront.

Questions et considérations clés

Stratégie et plan de communication

Une « stratégie de communication » fait généralement référence aux objectifs de communication de votre communauté et aux raisons pour lesquelles ils sont importants, tandis qu’un « plan de communication » fournit les détails sur la manière dont ces objectifs seront atteints. Cela peut également servir de « plan d’engagement communautaire ». La stratégie et le plan peuvent être réunis ou se trouver dans des documents distincts. La phase de conception du projet constitue un bon moment pour travailler sur votre stratégie et votre plan de communication. Ce processus vous aidera à déterminer vos besoins, vos publics cibles, vos messages clés et vos méthodes de sensibilisation.

Voici quelques questions pour vous aider à commencer à élaborer votre stratégie et votre plan de communication :

  • Qui doit être informé de l’initiative de surveillance du climat et des informations que vous avez recueillies? 
    • Au sein de la communauté : Il peut s’agir de groupes comme les dirigeants de la communauté, les comités et conseils de jeunes et d’Aînés, le regroupement des chasseurs et trappeurs, les écoliers et la communauté dans son ensemble.
    • Au-delà de la communauté : Il peut s’agir de quelques partenaires de confiance ou d’un cercle beaucoup plus large, comme d’autres communautés, gouvernements et organisations autochtones, des municipalités, des gouvernements provinciaux ou territoriaux, du gouvernement fédéral (comme les chercheurs et les programmes de financement), des gouvernements et organismes internationaux, des organisations non gouvernementales, des établissements universitaires ou de l’industrie. Le type d’informations échangées peut varier considérablement en fonction de l’audience.
  • Pourquoi a-t-on besoin de ces informations? Par exemple, ces informations peuvent-elles contribuer à la connaissance et à la compréhension collectives d’un certain indicateur climatique ou d’une certaine question? Peuvent-elles aider à la planification et à la prise de décision en matière d’adaptation aux changements climatiques ou de gestion de l’environnement à différentes échelles?
  • Quel est le niveau d’information requis? S’agit-il uniquement des métadonnées [LINK to Metadata explanation under Community Knowledge Protocols and Data Sharing Agreements / Explication des métadonnées dans le cadre des protocoles de savoir communautaires et des ententes d’échange de données] (c.-à-d. qui surveille quoi et où), des données brutes ou des résultats et des tendances? Qu’en est-il des méthodes ou des leçons tirées de l’initiative?
  • Quand en a-t-on besoin? Le besoin est-il urgent ou peut-il attendre que la communauté ait recueilli et analysé davantage de données au fil du temps?
  • Quelle est la meilleure façon de les diffuser?
    • Au sein de la communauté : Il peut s’agir d’activités sur le terrain, de présentations à des groupes particuliers, de fêtes et de rassemblements communautaires, de vidéos, de rapports, de bulletins d’information, de brochures et d’affiches, de sites Web et de médias sociaux, ainsi que par la station de radio de la communauté.
    • Au-delà de la communauté : Outre certains des formats qui ont été mentionnés, il peut s’agir d’ajouter des données aux métadonnées [LINK to metadata section below] et aux répertoires de données, de communiquer des données au moyen d’initiatives de science citoyenne, de présenter des ateliers et des conférences, de publier des vidéos, de soumettre des articles à des revues scientifiques ou à des publications autochtones, de faire des présentations à des réseaux locaux et régionaux et de présenter des histoires à des plateformes d’échanges en ligne comme à la présente boîte à outils ou au Indigenous Climate Hub (en anglais seulement).
  • En quoi le fait de transmettre ces informations profitera-t-il à votre communauté? Par exemple, la transmission au sein de la communauté peut améliorer la connaissance des changements climatiques, accroître le soutien à l’initiative et fournir des informations précieuses pour la planification et la prise de décision. Si la transmission est effectuée avec soin au-delà de la communauté, selon des protocoles ou des ententes d’échange de données, elle peut entraîner des partenariats externes respectueux et réciproques et permettre une compréhension plus large des effets des changements climatiques permettant l’élaboration de stratégies d’adaptation appropriées.

La section Ressources ci-après offre certains outils aidant à la création d’une stratégie et d’un plan de communication.

Pleins feux sur la communauté

Première Nation de Black River

Dans le cadre d’un projet scolaire de surveillance du climat, les élèves de 10e année de la communauté prennent des mesures de l’épaisseur de la neige. Les données sont ensuite compilées et transmises au gouvernement du Manitoba. Ces informations sont intégrées dans des modèles qui permettent de prévoir la survie hivernale des chevreuils et des orignaux.

Protocoles de savoir communautaires et ententes d’échange de données

Votre communauté a le droit de déterminer elle-même si elle souhaite diffuser les informations au-delà de ses membres et, dans l’affirmative, de déterminer à qui, quelles informations et dans quel but elle souhaite les transmettre. L’intérêt de votre communauté pour la transmission peut être influencé par un certain nombre de facteurs, notamment les expériences passées, le type d’informations et les politiques et protocoles existants. Le degré de diffusion en dehors de la communauté peut aller de l’absence totale à la diffusion de l’un des éléments suivants :

  • Métadonnées : Un résumé de l’initiative de surveillance, par exemple qui collecte quel type d’information et où. Il n’est pas nécessaire de transmettre ici des informations de nature délicate portant sur un site (comme les tanières des ours polaires ou les lieux de pêche), mais seulement sur une zone générale. L’idée est de disposer d’un document attestant qu’un type de surveillance a été effectué dans une zone générale, de sorte que si quelqu’un d’autre est intéressé par un travail similaire ou par les résultats de votre surveillance, il peut contacter l’équipe de projet ou l’organisation hôte pour en savoir plus.
  • Données brutes : Information recueillie à l’aide d’instruments scientifiques comme une station météorologique, un appareil de mesure de la qualité de l’eau ou une caméra.
  • Savoir autochtone : Observations et récits d’Aînés et d’autres détenteurs de savoir qui ont été recueillis et utilisés selon des codes oraux ou écrits stricts afin de garantir la protection de toute information personnelle ou culturellement sensible.
  • Résultats et tendances de la surveillance : Une compilation des résultats de l’initiative de surveillance.

Vous pouvez choisir de ne diffuser que certains types de données et de connaissances qui ont été recueillies. Il convient d’accorder une attention particulière à la manière dont le savoir autochtone est transmis et de s’assurer que l’équipe du projet respecte les protocoles de transmission du savoir.

Compte tenu des expériences passées et de l’intensification de la collaboration entre les communautés autochtones et les partenaires extérieurs, il est de plus en plus nécessaire d’élaborer des approches visant à garantir que la communauté conserve sa souveraineté en matière de données, c’est-à-dire le droit de gérer la collecte, la propriété et l’utilisation de ses propres données. Voici quelques exemples de principes directeurs largement utilisés dans les recherches impliquant des peuples autochtones :

  • Principes PCAPMC : qui signifie Propriété, Contrôle, Accès, et Possession autochtones. Ces principes ont été élaborés par le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations1.
  • Principes CARE pour la gouvernance des données autochtones : qui signifie Collective Benefit, Authority to Control, Responsibility, et Ethics (avantage collectif, autorité de contrôle, responsabilité et éthique). Ces principes ont été élaborés par la Global Indigenous Data Alliance (GIDA)2.

Dans l’esprit de ces principes directeurs, voici deux exemples d’outils écrits qui peuvent être utiles pour protéger les données et le savoir d’une communauté :

  • Protocole sur le savoir de la communauté : Désigne « un document émanant de la collectivité qui définit généralement les droits, les responsabilités et les processus de la collectivité concernant l’accès approprié et l’utilisation de son savoir en relation avec son peuple, ses terres et ses eaux, sa langue, ses cérémonies, ses pratiques culturelles et sa vision du monde »3.
  • Entente d’échange de données : désigne « une entente juridiquement contraignante d’échange de données entre les parties, selon certaines exigences et conditions »4.

Pleins feux sur les outils

Protocoles de savoir communautaires et ententes d’échange de données

Un document d’orientation sur ce sujet est disponible dans la boîte à outils ici.

Conseils pratiques

Est-ce une réussite?

Le suivi de vos activités d’apprentissage et de transmission, le nombre et le type de participants, l’efficacité, et les leçons apprises vous aideront pour l’étape 7 : Évaluation et réflexion.

Ressources

Outils de communication et de participation (en anglais seulement)

Exemples de sensibilisation communautaire

Vidéos

Sites Web

Présentations

Métadonnées et répertoires de données

Centre climatique autochtone

  1. ^

    Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations. Les principes PCAP des Premières Nations®. Disponible à l’adresse : https://fnigc.ca/fr/les-principes-de-pcap-des-premieres-nations/

  2. ^

    Global Indigenous Data Alliance. Principes CARE pour la gouvernance des données autochtones (en anglais seulement). Disponible à l’adresse : https://www.gida-global.org/care

  3. ^

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  4. ^

    Voir ci-haut