Première Nation de Poplar River : Utilisation de drones au service de la surveillance du climat sur le lac Winnipeg

Contexte

Les Anishinabek de Poplar River sont les gardiens de leurs terres depuis des générations. La Première Nation de Poplar River, située sur la rive est du lac Winnipeg, est une communauté autochtone éloignée qui compte 1 600 personnes. La communauté n’est accessible que par avion ou par bateau pendant l’été, aucune route ne la relie au reste du Manitoba. En tant que communauté dépendante de la terre pour assurer sa subsistance, les Anishinabek de Poplar River sont profondément préoccupés par les répercussions des changements climatiques sur leurs pêcheries. La hausse de la température de l’eau des lacs et l’augmentation des nutriments dans l’eau devraient entraîner des proliférations d’algues plus fréquentes et plus graves. Ces algues peuvent souiller les filets de pêche, causer des pertes financières aux pêcheurs et nuire à la vie aquatique. De plus, l’étude de l’érosion des rives est essentielle pour documenter les changements et comprendre les impacts possibles sur l’accès de la communauté au lac et sur sa sécurité.

En plus de ces préoccupations, les Aînés et les utilisateurs des terres ont observé des changements alarmants dans l’écosystème local, comme l’assèchement de la végétation à proximité de la communauté et sur leur territoire traditionnel. Cette tendance est particulièrement préoccupante, car l’assèchement des sols tourbeux augmente le risque de feux de tourbe dévastateurs. Ces changements menacent non seulement les infrastructures communautaires et la sécurité des résidents, mais aussi les habitats fauniques, ce qui finit par nuire à la capacité de la communauté à chasser, piéger et cueillir des aliments traditionnels.

Chronologie des efforts de la Première Nation de Poplar River pour protéger ses terres traditionnelles :

  • 1999 – La Première Nation de Poplar River propose la protection de terres en vertu du protocole d’entente entre l’Assemblée des chefs du Manitoba et le Manitoba Keewatinowi Okimakanak concernant les aires protégées au Manitoba.
  • 2011 – Cette nomination mène à l’élaboration d’un plan de gestion des terres et à l’adoption d’une loi désignant les terres traditionnelles connues sous le nom d’« Asatiwisipe Aki » comme aire protégée.
  • 2018 – Pimachiowin Aki (« la terre qui donne la vie »), qui comprend les terres traditionnelles combinées des Premières Nations de Poplar River, de Pauingassi, de Little Grand Rapids et de Bloodvein River, est désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

À propos du projet

En 2018, la Première Nation de Poplar River a lancé son programme novateur de gardiens des terres, marquant le début de ses initiatives de surveillance communautaire. Dans le cadre d’une évaluation de la vulnérabilité, la Première Nation a commencé à surveiller les tendances à long terme de l’assèchement des tourbières. En poursuivant sur cette lancée, elle a obtenu du financement en 2021 pour le Projet de surveillance communautaire de la Première Nation de Poplar River (en anglais seulement), afin d’élargir ses efforts de surveillance, en mettant l’accent sur la prolifération des algues, la qualité de l’eau et l’érosion des rives.

Dans le cadre de ce projet, la Première Nation de Poplar River s’est fixé les objectifs suivants :

  • parvenir à l’indépendance dans la surveillance de ses terres et de ses eaux, en intégrant les méthodes scientifiques et le savoir traditionnel;
  • élaborer des stratégies efficaces d’atténuation et d’adaptation pour améliorer la résilience face aux impacts des changements climatiques;
  • établir une capacité de surveillance rigoureuse au sein de la communauté, permettant une contribution significative aux programmes de surveillance tout en répondant aux défis uniques de l’isolement.